3....Qui évoluent et se diversifient à travers les âges en étant porteurs de différents messages
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Après avoir parlé de l'avénement des deux mouvements et de leurs contextes respectifs, il nous faut terminer sur leurs évolutions, et leurs éventuels diversifications. En d'autres termes, que devinrent ces deux mouvements dans les années ou même les décennies qui suivirent ses débuts, et que sont ils devenus aujourd'hui.
Tout d’abord selon Fabien Hein, le metal s’est structuré en trois phases : durcissement, radicalisation et métissage musical. Nous allons les étudier. Comme vu lors de la première partie, le metal correspond tout d’abord à un durcissement musical, que l’on observe dans bon nombre de groupes aux influences blues et rock, mais qui jouent plus rapidement et avec plus d’efficacité. Ensuite vient donc la radicalisation, qui s’opère dans les années 80 grâce à des groupes anglais qui influent des groupes étant dans une logique de surenchère. Enfin le métissage correspond à une face d’affinage des genres de metal, où un grand nombre d’influences l’enrichissent de plus en plus, notamment de d’autres mouvements musicaux, depuis la fin des années 90.
Entre le milieu et la fin des années 70, les premiers groupes de hard rock et de heavy metal (Black Sabbath, Judas Priest) sont extrêmement populaires, mais le succès grandissant du mouvement punk, incarné par les Ramones et les Sex Pistols commence à faire de l’ombre au metal, le public ne cherche plus à s’amuser et à se divertir dans des grands spectacles sombres et théâtralisés, les revendications du punk sont en effet plus proches du peuple. C’est dans ce contexte, où le punk incarne la musique la plus extrême, la plus underground, qu’un renouveau du heavy metal va s’opérer et va devenir immensément populaire partout dans le monde, grâce tout d’abord à une nouvelle vague de heavy metal Britannique (NWOHMB), une singularité intéressante pour un sous genre de metal exclusivement britannique.
Anarchy In The UK, Sex Pistols, 1976, Cette chanson, assez représentative de l'esprit punk, est une sorte d'apologie de l'anarchie, qui est au sens stricte du terme un modèle politique sans dirigeants, ni dirigés.
Tout d’abord un groupe un peu à l’écart du metal mais classé tout de même par les amateurs de metal dans la NWOHMB, le groupe Motörhead. Il incarne une symbiose entre blues, rock, punk, hard-rock et heavy metal, dès la fin des années 70, et touche un public très large et est toujours une influence dans le rock et le metal, grâce notamment à un chanteur au look atypique, Lemmy Kilmister, qui porte un chapeau de cowboy, un blouson noir et une cartouchière. De plus sa voix, guttural, qui se trouve être une prémisse des futurs techniques de chant metal, presque hurlé est assez spéciale et donne un caractère unique à leur musique. D’ailleurs malgré sa classification dans le metal, Lemmy Kilmister estimera que son groupe joue simplement du rock’n’roll, mais l’esprit du groupe se rapproche sensiblement des amateurs de metal.
Extrait du concert de Motörhead au Wacken Open Air, 2014. L'intérêt réside surtout au début du concert, on y voit le chanteur Lemmy Kilmister avec son look atypique, et qui annonce au public "We are Motörhead, and we play rock'n'roll", phrase emblématique du groupe et plus largement du rock.
Dans la même période donc, de nombreux groupes, de NWOHMB apparaissent, la shéma musical est simple, l’efficacité et la rapidité, en utilisant de nombreux solos. Ainsi Saxon, Def Leppard, Satan, Venom ou Iron Maiden sont issus de ce mouvement et sortent tous une poignée d’album entre 1980 et 1985. Nous avons décidé de nous attarder sur deux groupes, Iron Maiden et Venom, qui sont représentatifs de cette époque et constituent des influences majeurs pour ce que l’on appellera plus tard le metal extrême, une radicalisation musicale du metal. Iron Maiden, pour sa part utilise une imagerie surtout axée sur la mort, mais avec une théâtralité et une énergie unique sur scène, et des textes qui cherchent à distraire mais étant le fruit d’influences très diverses, le groupe porté à partir du troisième album par Bruce Dickinson, un chanteur, mais aussi écrivain et pilote de ligne, peut revendiquer nombres d’influences littéraires (Le fantôme de l’opéra de Gaston Leroux) dans la chanson Phantom Of The Opera, ou encore Sa majesté des mouches de William Goldinf pour Lord of the Flies ), historiques (La vie d’Alexandre le grand pour Alexandre The Great ou le débarquement en Normandie le 6 juin 1944 The Longest Day, où le groupe aborde la difficulté des soldats américains qui arrivent en France), cinématographiques (Le filme la guerre du feu de Jean-Jacques Arnaud en 1982 avec Quest For Fire) mythologiques (Flight Of Icarus) et bibliques (Purgatory).
The Trooper, Iron Maiden, Live Download festival, 2013. Issu de l'album piece of mind en 1983, ce morceau s'inspire du poème "la charge de la brigade légère", de Lord Tennyson, et parle d'un soldat mort au combat lors de la guerre de Crimée (une guerre qui a eu lieu entre 1853 et 1856). Le live témoigne aussi de la postérité du groupe malgré leur âge, à travers le public, et de leur énergie encore visible sur scène
La rapidité,l’efficacité et l’énergie développé sur scène du groupe influencera nombre de groupes autre qu’Anglais comme Accept en Allemagne, Vulcain en France, ou encore Mercyful Fate au Danemark qui joueront un metal plus rapide que le groupe et avec d’autres revendications comme Accept dans Stone Evil qui parle de la montée du néo-nazisme dans nos sociétés. Il est important de savoir que Iron Maiden est considéré comme un groupe très influent dans le metal, et est très respecté, son impact même sur le metal en général n’est pas négligeable.
Durant la même période un groupe beaucoup plus sombre émerge, il s’agit de Venom. S'inspirant de nombreux stéréotypes propres au satanisme, abordant uniquement des thèmes macabres, et utilisant le pentacle satanique sur des albums à faible productions (Un album à faible production donne en général un statut underground, revendiqué par de nombreuses formations de metal), devient le groupe le plus extrême du metal à l’époque et devient une pierre angulaire de la création de ce que l’on appellera le trash metal, le death metal ou encore le black metal. La rapidité de groupes comme Accept, Judas Priest ou Iron Maiden et même la noirceur de Black Sabbath et les textes de Necromandus et Black Widow constituent aussi des influences importantes.
Countess Bathory, Venom, Live Hammersmith Odeon, 1985. Ce live témoigne du son crue et agressif utilisé même en live. La chanson pour sa part, sortie en 1982 sur l'album "Black Metal", aborde la légende de la comtesse Bathory, qui se serait baigné dans du sang de vierges pour rester jeune éternellement, ce qui montre l'intérêt du groupe pour des thèmes macabres.
La radicalisation commence avec le Thrash Metal dans le milieu des années 80, inspiré de la scène punk, il se détache du reste du metal et n’aborde plus des thèmes fantastiques, mais des sujets plus proches de leur contexte social, dont la fin de la guerre froide avec des paroles pour le désarmement nucléaire chez Megadeth, ou des paroles sur les problèmes auxquelles la jeunesse est confronté dont les drogues dures chez Metallica et des dénonciations du racisme dans nos sociétés chez Kreator. Cependant certains groupes comme Slayer. Le groupe reste dans la veine horrifique et occulte ouverte par Venom, et deviendra par la violence de sa musique et de ses textes une influence majeur du Death Metal avec Venom.
Holy War...The Punishment Due, Megadeth, 1990. Ce morceau aborde les guerres saintes, notamment entre protestants et catholiques en Irlande du Nord.
Ainsi dans la même période apparaît le Death Metal, avec des albums à faibles productions, il aborde essentiellement des thématiques horrifiques et gores inspirés des films d’horreurs de John Carpenter, Sam Raimi ou Ruggero Deoadato, le tout dans une atmosphère lourde et pesante en étant assez rapide dû à des accordages à la guitare plus graves qu’à l'accoutumée, des blasts beats (Batterie joué en rafales) et l’utilisation d’une technique vocal, le chant guttural. Les groupes les plus connus sont Death, Obituary, Possesed, ou encore Cannibal Corpse.
Bande annonce d'une réédition de L'exorciste, film datant de 1973 de William Friedkin, certainement une influence du Death Metal, avec d'autres film d'horreurs et de série Z.
Stinkupuss, Obituary, 1989, qui témoigne de la sensation d'atmosphère musical lourd et oppressant, en plus de l'enregistrement de basse qualité.
Enfin vient le Black Metal, avec des prémisses dans les années 80 avec Bathory et éventuellement Venom sur certains morceaux, mais une deuxième vague Scandinave dans les années 90 apparaît, plus abondante, qui définit réellement le style. Avec des albums à faible production, inspiré par les textes de Niestzhe, de Tolkien, de littérature mythologique et occulte et des groupes de la prémisse des années 80, il aborde principalement des thèmes blasphématoires, satanistes, occultes mais aussi mythologique et païen. Il est aussi née en réaction au Death Meatl, les premiers musiciens de Black Metal estimaient que les groupes de Death Metal était corrompu par l'industrie de la musique, et qu'il n'était plus "underground", un aspect très important du Black Metal qui cherche à se placer à l'écart de toute industrie musical et de la société. De ce fait sa musicalité apparaît malsaine pour un néophyte, très froide, avec un chant hurlé, une imagerie noir et blanche, des guitares et une batterie frénétique. Volontairement misanthrope, des musiciens de ce mouvement ont participé à des incendies d’églises, et des meurtres.
Pochette de L'EP de Burzum, un groupe de Black Metal, sortie en 1992. On y voit l'église de la stavkirke de Fantoft après son incendie la même année en Norvège. Le multi-instrumentaliste du groupe, Varg Vikernes est soupçonné d'y avoir fortement participé.
Or il serait réducteur de réduire le black metal à se dimension macabre, comme le font nombre de personnes, même au sein de la scène metal tant il est riche grâce à de nombreuses influences nouvelles qu’il s’est approprié de nos jours, de plus il fait désormais les têtes d'affiches de festival, et à un peu perdu de sa dimension underground chez de nouveaux artistes, ou chez des évolutions des premiers groupes, l'exemple typique est Enslaved, qui a évolué et dispose d'une très bonne production. Les groupes fondateurs de cette deuxième vague sont Burzum, Immortal, Emperor et Mayhem, en Norvège, encore une fois, c’est surtout une scène national qui définit un sous genre, à noter que des groupes comme Blasphemy au Canada, Impaled Nazarene en Finlande ou Marduk en Suède sont aussi des groupes emblématiques de cette période, sans pour autant être Norvégien.
Transilvanian Hunger, Darkthrone, 1994, un grand classique du Black Metal, où l'atmosphère très froide est accentuée par le clip et le morceau à faible production, au chant du chanteur et à la batterie et les guitares frénétiques.
Il est important de savoir que dans de nombreux genres de metal, comme le Death Metal, le Black Metal ou même le Metal Atmosphérique, les paroles ne constituent pas l'aspect majeur (bien que des contres exemples existent), c'est plutôt la recherche d'atmosphère, lourd, parfois malsain, sombre qui prédominent, notamment avec la voix qui peut apparaître comme un instrument à part entière.
Parallèlement à cette radicalisation deux scènes apparaissent, le Doom Metal et le Hair (ou Glam) Metal. Le premier s’inspire surtout de Black Sabbath et cherche à créer une dimension pesante en jouant très lentement. Généralement avec des disques à faibles productions, les artistes fondateurs sont Pentagram, Saint Vitus aux Etats-Unis et Candlemass en Suède. Le Glam Metal, lui s’inspire de romantisme, mais aussi de la philosophie sex, drugs and rock’n’roll avec des artistes ayant des aspects androgynes. Immense succès commercial pour ce mouvement où les morceaux sont parfois formaté pour la radio, plus court et surtout dans une veine hard rock efficace. Les groupes les plus connus sont Bon Jovi, W.A.S.P ou encore Steel Panther.
Enfin le metal subit selon Fabien Hein à partir des années 90, un métissage, apparaît alors de nouveaux genres et de nouvelles caractéristiques pour les mouvements existant comme le Death metal mélodique (moins brutal et rude que le Death Metal classique), le Black metal symphonique (avec des arrangements aux claviers donnant une atmosphère plus douce à des morceaux assez noir) ou encore le Thrash Death ou le Black Thrash, des combinaisons entre deux sous-genres.
Photo issu de la biographie de Steel Panther, metalorgie.com; Elle montre bien l'aspect androgyne recherché par ce groupe de Hair Metal.
Forever My Queen, Pentagram, 1999, Ce morceau montre bien l'influence de Black Sabbath, et l'aspect pesant et relativement lent de ce sous genre de metal.
Les principaux nouveaux genres sont vers la fin des années 90 et aujourd’hui : :
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Le neo-metal, inspiré de hip-hop, de rap, de Thrash Metal de Hardcore et de Fusion, il aborde comme le Thrash Metal de thèmes tirés de l’actualité, ou plus proches de revendications populaires avec des groupes comme KoRn, Slipknot ou encore System Of A Down, tous connaissant un immense succès commercial.
Violent Pornography, System Of A Down, 2005, album Mezmerize. Dans cette chanson le groupe aborde un sujet de société, la banalisation de filles dénudés, de gens nus dans les publicités et du sexe en général à la télévision, qui est vendeur pour les chaines, pour eux, (ceci est une traduction des paroles) "le sexe ça fait vendre alors on en met partout, les gens seront heureux et resteront à regarder notre chaîne"
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Le fusion, un mélange entre rap et metal issus des prémisses de Anthrax avec Public Enemy et même Aerosmith er Run DMC. avec des groupes comme Rage Against The Machine, Pleymo ou Limp Bizkit, ou plus récemment Rise Of The Northstar.
Killing In The Name, Rage Against The Machine, 1992, un morceau emblématique de ce qu'on appelle la fusion, on ressent des influences rap, ainsi que de metal dans le morceau, qui critique et fait des allusion au ku klux klan, qui entretiendrait des liens avec l'état en témoigne la traduction des paroles : "some of those that work forces, are the same that burn crosses" = "Certains de ceux qui travaillent [au service de] la force, sont les mêmes qui brûlent des croix"
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Le metalcore, un mélange entre du hardcore et du metal, qui alterne passages mélodieux dans une veine heavy metal et des passages plus violent, avec des musiciens charismatiques qui plaisent à la jeunesse, Des groupes comme Avenged Sevenfold, Trivium ou Bullet For My Valentine sont emblématiques.
Tears Don't Fall, Bullet For My Valentine, 2005, grâce à ce morceau très connu du groupe, nous pouvons ressentir des influences heavy metal mais aussi de hardcore.
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Le folk metal qui combine musique folklorique et metal, avec des thèmes myhologiques de différentes cultures, comme celte avec Eluveitie, Slaves avec Arkona ou Scandinave avec Moonsorrow. Il est important de savoir que de nombreux débats existent pour savoir quelles groupes s’approprient ce qu’ils considèrent comme folklorique, sans pour autant avoir l’esprit du folklore du pays, notamment avec Eluveitie, que le public estime comme une réappropriation erronée d’une culture folklorique sans s’intéresser réellement au sujet. Le genre pagan metal (metal païen) existe aussi pour qualifier certains groupes de folk metal. Enfin, on peut se demander si certains groupes, comme Melechesh qui s’inspire profondément de la culture orientale, n’est pas plus folklorique dans son esprit que certains groupes comme Korpiklaani et Eluveitie, souvent critiqués à ce sujet.
Inis Mona, Eluveitie, 2008, de l'album Slania, le groupe ici mèle un morceau plutôt Death Metal avec une reprise aux instruments folklorique d'un vieux morceau celtes, connus en Bretagne sous le nom de "Tri Martolod" grâce à l'arrangement de Alan Stivell, un fort côté festif se dégage de ce morceau, qui parle d'un druide qui a atteint un âge honorable sur une petite île et qui réfléchit à sa vie passée.
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Le metal symphonique, qui ajoute des inspirations musicales classiques, des chanteuses à voix lyriques à son metal, teintée de romantisme et d’anti-violence, d’anti-racisme et de paix. Le terme est aussi sujet débat.
Amaranth, Nightwish, 2007, un morceau qui allie metal et influences symphonique, ou même pop, grâce à la voix de la chanteuse et de l'introduction du morceau au piano.Ce morceau parle d'un fleure ayant la réputation de ne pas se fanée.
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Le metal industriel, qui ajoute des sonorités inédites, comme des passages de musiques électroniques, avec des groupes comme Rammstein, Marylin Manson ou Rob Zombie.
Dead City Radio And The New Gods Of Superdown, Rob Zombie, 2013, ce morceau utilise des passages électroniques inédits pour donner de nouvelles sonorités à un metal, entre thrash et heavy, porté par la voix de Rob Zombie, chanteur emblématique de ce mouvement. Il est aussi réalisateur de films d'horreurs.
De plus il existe encore de nombreux sous-genres que nous ne développerons car il nous faudrait plus de temps, comme le power metal, le grindcore, le sludge, le stoner, le visual kei, le viking metal, le groove metal etc.
Ainsi le metal a connu différentes phases qui ont abouti à sa structuration et son développement ceci est comparable, à ce qu’observe Nathalie Heinich dans l’art contemporain. “Les transgressions accomplies dans l’art contemporain [...] sont elles-mêmes transgressées, [...] étant donné l’inévitable épuisement des critères transgressables : d’où la tendance à l'éclectisme qui aujourd’hui la situation de l’art contemporain” Ceci explique donc la possibilité d’un métissage récent du metal, qui dans les années 80 jusqu’au milieu des années 90; était plutôt dans une logique de surenchère et de transgression choquante permanente et qui désormais avance, avec une certaine hybridation dû à de nombreuses influences musicales, politiques, sociales, littéraires etc. Il est aussi intéressant de noter l’abondance d’influences diverses présente dans tous les sous-genres de metal, comme le cinéma, la mythologie ou même la philosophie, destinés à de nombreux auditeurs, les amateurs de film d’horreurs peuvent se complaire dans le death metal, ceux qui ont des revendications politiques dans le thrash metal etc. De plus il est aussi important de remarquer que certains mouvements naissent dans une zone géographique particulière, prenons l’exemple du death metal née surtout en Floride avec de nombreux groupes originaires de cet état. Son hybridation mélodique est essentiellement née en Suède.
Au niveau de la scène française, malgré ce que l'on peut croire, elle est très active. Des groupes comme Gojira, Loudblast, Dagoba, Alcest ou encore Rise Of The Northstar sont assez connu en Europe et dans le monde. Gojira est d'ailleurs le premier groupe Français a avoir fait une tournée en Amérique sur son seul nom. Bien entendu la France dispose de diverses scènes, comme le Black Metal Français, est très apprécié en dehors de nos frontières, et au niveau du Hard Rock, nous connaissons Trust et Vulacain, qui sont assez connu. Notre but n'est pas de nous concentrer sur la scène Française, mais nous devions l'évoquer.
Live du groupe Français Gojira, à la Brixton Academy de Londres en 2013, du morceau "The Gift Of Guilt" de l'album "L'enfant sauvage" paru en 2012.
Enfin la musique classique a une influence sur le metal, qu'elle guide certaines compositions, que de passages apparaissent ou encore que des musiciens comme le groupe Dark Moor reprennent des morceaux de musique classique. Par exemple on peux entendre un extrait de la lettre à élise, de Beethoven dans le morceau Metal Heart de Accept, ou encore un passage de Mars, The Bringer Of War, dans le morceau Am I Evil de Diamond Head. De nombreux musiciens s'inspirent donc de musique classique pour donner un côté grandiose à leur musique, il est à signaler, que le multi-instrumentaliste du groupe Bathory, Quorthon, a utilisé aussi des influences de musiques classiques dans ses compositions.
Extrait de "Mars, The Bringer Of War", de l'oeuvre pour orchestre "Les Pkanètes, de Gustav Holst , 1914-1917.
Extrait de Am I Evil, de Diamond Head, 1980.
Il arrive aussi que des orchestres reprennent des morceaux de morceaux metal, c'est le cas par exemple du morceau Jotunheim, de Moonsorrow.
Bien entendu, de nombreux exemples existent, mais il serait bien trop long d'en parler dans le cadre de notre étude.
Version Orchestre du morceau Jotunheim de Moonsorrow, par le "Symphonic Orchestra Gold, QL Goliath".
A sa naissance, le rap émergeait du blues et était donc qu’un seul et unique style. Au fil du temps, il a évolué et donné naissance à son tour à plusieurs “sous-catégories”, ou sous genres, chacun porteur de différents messages et par différents moyens. Nous avons déjà évoqué lors de l'avènement du rap, le dénommé “rap west coast”, il nous faut dès à présent nous attarder sur les autres sous genres notables :
Dans le rap il y a plusieurs styles avec leurs propres univers, leurs influences, leurs messages et leurs histoires, nous allons aborder autant leurs influences musicales que littéraires.
Tout d’abord le G-funk, ou le ghetto funk, est un genre dérivé du rap west coast. Ce genre raconte les thèmes de la violence, les drogues ou les armes, et se rapproche de l’hédonisme, c’est a dire rechercher le maximum de satisfactions et de plaisir. Ce style, influencé par l’univers de Californie et la funk, est très mélodique et il s’oppose donc au rap hardcore de New-York. Dans les clips ainsi que dans les paroles les femmes sont apparentées à des objets.
Still D.R.E, Dr Dre, 2001, morceau emblématique du group et exemple de G-Funk. On ressent une forte influence du rap west coast, relatif à ce genre.
Il y a bien évidemment le gangsta rap, qui a certains points communs avec le G-funk, il est lui aussi issu du rap west coast. On peut y trouver fréquemment les thèmes de la réussite dans les paroles. La réussite sous multiples formes, la plupart du temps économique, avec l’argent a outrance, le plus souvent acquis par le commerce de la drogue. Mais aussi la réussite sociale: car les fondateurs du gangsta rap prônent le fait qu’ils sont partit de rien pour ensuite être riches, talentueux et avoir du succès. Il y a aussi la réussite avec les femmes. On peut sentir que ce genre a baigné dans la délinquance et dans le vice, d’autres sujets plus sombres y sont abordé, comme les meurtres, les activités illégales, les règlements de comptes entre gangs. Ses fondateurs parlent aussi de façon récurrente de haine envers la police et le gouvernement, l'homophobie et la misogynie.
P.I..M.P, 50 cent, avec Snoop Dogg et G-Unit, 2003, morceau de 50 cent, un artiste emblématique de Gangsta Rap.
Pour continuer, un style de rap assez critiqué: la dirty south. Il est très influencé par les clubs de strip tease d’Atlanta, la mélodie ressemble a celles que l’on peut trouver en boite de nuit. Les paroles y sont crus et sombres.
Bend Ova, Lil Jon avec Tyga, 2014, on y ressent une forte influence des musiques de boîte de nuit, et des boites de strip tease dans le clip, ce style est volontairement choquant et crue, et cela s'observe aussi grâce aux paroles hurlés du chanteur et la violence des images de ce clip.
Le rap old school est aussi un style dérivé du rap, il est le plus ancien. La mélodie y est beaucoup mise en valeur, bien plus que les paroles soient alors moins recherchées. Ses influences sont d’autant plus musicales que le MC à moins d’importance que dans les styles de rap actuel. Mais, à sa naissance, ce son revendique la fierté d'être noir.
Walk This Way, Aerosmith et RUN DMC, 1986, collaboration entre une mastodonte du rap old school, RUN-DMC et Aerosmith, un groupe de hard rock, qui prouve l'importance de la mélodie ici, pas de sampler, c'est Aerosmith eux même qui ont créer la mélodie.
Parmi ces sous genre du rap, un se démarque et est nettement plus engagé que les autres, le rap politique plus couramment appelé rap conscient. Seulement les thèmes politiques et sociétales y sont traités, pour dénoncer les injustices. Ce style est donc propre à chaque pays car chaque politique de pays est différente. Chaque rappeur de ce style à une conscience politique et y exprime sa vision du monde ainsi que des problèmes de banlieue, de ségrégation ou bien culturels. En France son berceau est Paris et ses banlieues, aux États Unis c'est New York et plus précisément le Bronx. Ses messages abordent la violence, les armes, dues aux inégalités sociales, notamment car ce sont les populations vivant dans des milieux difficiles qui en sont les créateurs. Les rappeurs du groupe La K-bine ont sortit un titre nommé Rap conscient, ou ils expriment clairement leur engagement social et politique.
A Paris de nombreux rappeurs étaient impliqués dans la politique, comme le groupe La scred connexion, qui sont toujours en vogue aujourd’hui, Assassin, ou bien Sir Doum’s.
D’autres artistes emblématiques ont eux aussi appartenus au mouvement rap conscient, dit aussi politique, comme Suprême Ntm. oppressant
Cette dimension du rap s’est développé aux États Unis grâce a Public Enemy ou Tupac, qui par exemple dans sa chanson “F*ck B.U.S.H” dévoile son ressenti par rapport au président George Bush. Public Enemy quant a eux, sont un groupe connu pour leurs paroles controversées et pour leur opinion politique qu’ils n’hésitent pas a exprimer dans de nombreux morceaux.
Can't Truss It, Public Enemy, 1991 est une chanson de ce groupe qui traite de l’histoire de l’esclavage et de l’oppression des noirs afro-américains aux Etats-Unis.
Rap conscient, La K-Bine, 2006, Les rappeurs du groupe La K-bine expriment ici clairement leur engagement social et politique.
Logo du groupe Public Enemy.
Le rap hardcore s’y rapproche. Il consiste a dénoncer très violemment les conditions de vie, la misère et les injustices. Ses textes sont dénonciateurs, le racisme et la discrimination y sont condamnés ainsi que les forces de l’ordre. Une sorte d’oppression est alors exprimée.
I Get Around, 2Pac, 1993, un morceau emblématique de ce style, d'un artiste qui a été assassiné.
Ces artistes demandent dans leurs textes une sorte de liberté, la plupart du temps pour eux car si dans certains genres l’apologie de leur personne est faite, dans d’autre le blâme des femmes, des homosexuels ou des forces de l’ordre est bel bien exprimé.
Le rap est né par des inégalités sociales et aujourd’hui ce sont ces mêmes raisons qui alimentent ses textes. Parfois les textes sont destinés au gouvernement, seulement certaines paroles ou certaines chansons toutes entières. Un exemple assez médiatisé est le morceau La France par le groupe Sniper, ce qui a valu au collectif une convocation au tribunal et même des annulations de concerts. Dans Brûle, morceau de Sniper, les rappeurs souhaite la “mort” d’un “babylone” c’est a dire un représentant de l’ordre.
Brûle, Sniper, 2006.
Mais parfois le rap destine ses textes pour encourager et épauler un individu opprimé et oppressé. Des messages d’amour peuvent être diffusés par le rap, pour le public ou un peuple ou même des inconnus.
Malgré une certaine volonté d'intégration a la société, les rappeurs exprime une haine et une non-adhération au système.
Cela peut se faire remarquer par leurs paroles, leurs positions politiques, mais aussi l’art esthétique. Une des sous branche du hip-hop est le graffiti. Quand dans sa chanson Fils du hip hop, Gaël Faye dit “Quand son frère Graffiti bariole l’épiderme des villes” cela montre la parenté entre les deux disciplines, car les deux sont liés et généralement les individus exerçant l’une et aussi bercée dans l’autre.
Extrait de Fils du Hip Hop, Gaël Faye, 2013.
Le morceau Dégradation du rappeur parisien Hugo, raconte les procédés et les moyens des taggeurs. L’artiste appelle cet art “art de destruction massive”, car ses motivations, comme celles de beaucoup d’autres taggeurs, est de s’exprimer en détruisant et en pénalisant le gouvernement en détruisant des lieux publics.
Hugo TSR, Dégradation, 2012/