3... A l'aide autant de médias de masse que de médias spécialisés.
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Pour des raisons techniques de recherches, nous avons consacrés surtout nos efforts sur La France pour cette partie.
Bien que les produits dérivés, l’imagerie, l’art, le fait que ces deux mouvements deviennent sources d’inspirations, les concerts ou encore les festivals jouent un rôle certains dans la prise d’ampleur de ces deux mouvements, en témoigne les immenses campagnes marketting, les médias jouent aussi un rôle dans la prise d'ampleur de rap et du metal
Pour commencer le metal. L’apparition de presse spécialisée notamment en France, à partir de 1966 avec Rock’n’Folk constitue un début à une autre alternative pour mettre en valeur certains artistes rock ou mouvement musicaux. Bien entendu, en 1966, le metal n’existe pas. Souvent décrié dans les magazines musicaux et rock lors de son avènement, il faudra attendre 1981 pour qu’un magazine Brittanique, Kerrang ! s’intéresse au mouvement.
Couverture du magazine Kerrang! du 3 septembre 1981.
A l’époque, Rock’n’Folk et ses pairs, ont une certaine indifférence vis-à-vis du metal. Et les premiers magazines spécialisés en France comme Enfer Magazine crée en 1983 ou Metal Attack crée la même année cherche à dénoncer “la machination médiatique qui les marginaliserait intentionnellement”. Selon eux, les médias de masse tiennent à l’écart le Metal et le Hard-Rock, et cherche à étouffer et éradiquer cette musique et son engouement. Nous traiterons plus tard cet aspect des médias de masse.
Couverture du magazine Enfer, de Novembre 1986.
Pour revenir aux premiers magazines, proche du fanzinat, (un magazine créer par des fans qui glorifie un groupe ou un mouvement), on trouve à l’intérieur des interviews, des récits (ou reports, c’est un autre terme pour désigner la même chose) de concert, des photos ainsi que des diffusions de petites annonces entre amateurs de la scène comme la demande de création de fans-clubs, d’associations, des recherches de musiciens (c’est d’ailleurs grâce à ceci que deux membres de Metallica se rencontrèrent), ou encore des annonces d’émissions de radio etc.
Ces premiers titres de presse spécialisées ne durent pas, après 5 ans de parutions, Enfer Magazine, dépose le bilan, de même pour Metal Attack en 1985. De plus Enfer Magazine avait commencé à se professionnaliser en incluant plus de pub non musicales et un grand nombre de photographies au détriment du texte, devenant ainsi un titre rock comme les autres, mais étant un peu sous l’emprise des médias de masse et de la publicité.
Malgré cela, de nouveaux titres apparaissent à l’aube des années 90, en Angleterre avec Metal Hammer ou Hard Force Magazine puis une édition de Hard Force magazine Française qui suivent le même concept. Une certaine effervescence et une passion anime cette décennie en terme de magazines metal, les titres se multiplient, chacun essaie de trouver ses lecteurs et d’intéresser le public. Elle marquent aussi l’apparition de nombreux fanzines, qui contribuent à la diffusion d’informations mais aussi la disparition et la création de nouveaux magazines. Chacun ayant un concept pour attirer les lecteurs , des titres comme Hard’n’Heavy s’intéressent plutôt au Heavy Metal, en étant généraliste, tout en publiant des fiches biographiques des groupes, constituant un travail historique. D’autres sont issus d’entreprises comme la Fnac tel Planète Hard, étant gratuit.
Couverture de Metal Hammer, N°13, numéro de juin-juillet 1990.
Malgré de nombreux magazines généralistes, apparaît en 1991 en France, Metallian, plus axé sur la scène du metal extrême, il apparaît d’ailleurs en pleine effervescence du Death Metal et au début du Black Metal. Selon Fabien Hein “A l’instar de la musique metal en elle-même, ses outils de célébrations subissent d’incessantes mutations et fragmentations, bon nombre de titres apparus au cours des années 90 ont aujourd’hui disparus” en France bien entendu, metal hammer existe toujours.. En effet actuellement nous connaissons surtout Metallian, Hard Rock Mag ou encore Rock Hard qui possède un lectorat fidèle.
Couverture du N°78 de Metallian, de juillet-août 2013, en première page, on y voit un groupe de metal extrême (de Black Metal) Watain.
Ensuite, il est indéniable que la télévision et la radio ont aussi leur part dans la diffusion du metal. Pour sa part la radio connaît sa première émission présenté par Francis Zégut en 1981, “World Tango”. Consacré au Hard-Rock et au Heavy Metal, elle connaît rapidement un grand succès, étant la seule à l’époque et avec une programmation inédite.
Suite à la loi du 9 novembre 1981 sur la radio (une autorisation de diffusion radiophonique par département ou région, ce qui n’existait pas avant, la bande FM était nationale), on assiste à la création de nombreuses émissions locales, qui émettent selon certains horaires. Cela “contribue [...] à remodeler le paysage radiophonique Français à la faveur des passionnés du hard-rock et du heavy metal” selon M.Hein. Ceci est de courte durée, certaine retourneront dans la clandestinité, mais “Radio mouvance”, ou “Radio paname” était à l’époque très en vogue, entièrement dédié au Heavy Metal et au hard-rock. Ces interdiction de diffusions occasionneront d’ailleurs des pétitions envoyés au ministre de la communication, qui resteront sans retour, signe d’un peu d’interêt des franges dominantes de la population pour ce style de musique. En 1983 nous comptions plus d’une soixantaine de radio associatives diffusant en Province du Heavy-Metal ou du Hard-Rock.
Mais dés 1990, la plupart des émissions nationales ou parisienne sont déprogrammées, dont “Word Tango”. Le metal s’étant fragmenté, il existe différents types de publics, n’ayant pas la même demande. De plus de nos jours, ce n’est même plus le rock qui occupe le plus les ondes, comme le metal, il n’est pas rentable, c’est plutôt le rap, la pop, la techno et les “musiques du monde”. De ce fait le nombre d’émissions locales de radios consacrés au metal a diminué, quelques-unes diffusent durant des plages entre une et deux heures les nouveautés de la scène metal, dans différents endroits en Province ou à Paris. La plus récente avancée en terme de diffusion metal, et l’émission de Tanguy Blum de 1 heure dans “Le mouv’”, une radio diffusé dans certaines villes (comme à Lille, à Paris, ou à Toulouse, dans des villes dites “étudiantes”) où il diffuse le dimanche soir, vers 23H du Punk, du Metal ou du Hardcore, une avancée certes, mais bien tardive.
La télévision quand à elle, diffuse pour la première fois du Hard-Rock dans l’émission “Pop 2” de Patrick Blanc-Francard puis à partir de 1978 sur Antenne 2 apparaît l’émission “Chorus” présenté par Antoine de Caunes, cependant ces émissions diffusent seulement quelques clips et rares concerts. Il faudra attendre les années 80, à l’instar de la radio, on assiste à une certaine fièvre qui empare le petit écran.
http://www.ina.fr/video/I08055939
Lien vers une vidéo Ina.fr, sur une présentation de vinyles par Antoine de Caunes, dans l'émission Chorus.
Citons par exemple, “22 V’la le Rock” présenté par Francis Zégut sur TF1,“Tympans fêlés” sur la même chaîne ou encore “Décibles de nuit”. Mais la plus connu reste “Les enfants du Rock”, inventé par Pierre Lescure, elle voit notamment Philipe Manoeuvre interviewer les membres de Black Sabbath et Motörhead, et certaines émissions sont consacrés entièrement à des artistes comme Iron Maiden. Jusque dans les années 2000, plusieurs émissions se succèdent, avec plus ou moins de succès, MTV et Canal Plus (Dans nulle part ailleurs) diffusent aussi des prestations d’artistes plus extrêmes (De Black Metal, Thrash ou encore Death).
Extrait de l'émission "Les enfants du Rock" où l'on voit une interview de Motörhead par Philippe Manoeuvre, 1983.
De nos jours seuls deux chaînes semblent réellement s'intéresser au metal, il s’agit de Arte, avec la diffusion de concerts de festivals comme le Hellfest et le Wacken Open Air, et d’émissions thématiques, comme dans le magazine Tracks, qui s’est intéressé entre autres à la passion des fans pour le groupe Slayer, ou sur les messages de groupes de Black Metal actuel avec Wolves In The Throne Room et Liturgy.
Emission Tracks de Arte, sur le Black Metal.
La seconde chaîne est L’Enorme TV, une chaîne gratuite sur les bouquets TV qui propose tous les jeudis soirs une “soirée metal” avec une émission sur les actualités de la scène, 1H d’interview avec un groupe et un concert ou un documentaire en fin de soirée. Cette chaîne diffuse par ailleurs des clips de metal régulièrement. A noter que les diffusions de concerts sur des chaînes des télévisions n’est pas nouvelle, dès 1984, FR3 retransmet des extraits d’un festival américain.
Annonce publicitaire des émissions Metal XS et Une dose de Metal, sur l'énorme TV, en ce moment, en 2015.
Enfin avec le développement de internet, une alternative aux magazines est apparu, le webzine. Avec des rubriques comme des interviews, des chroniques CD, des récit de concert, ou même des dossiers d’études sur des artistes ou des mouvements, ils deviennent une source d’informations au jour le jour, gratuite et simple d’accès. En France nous connaissons Metalorgie, Vs-Webzine, Spirit Of Metal ou encore le tout récent Horns Up qui centralise aussi des émissions de radio et des émissions vidéos sur le metal.
Page d'accueil du webzine Metalorgie, le dimanche 1er mars 2015, on y voit notamment les onglets news, chroniques, albums, concerts à l'instar d'un magazine et l'onglet forum où les fans peuvent discuter.
De plus, la plupart de ces webzine possède des forum où les fans peuvent discuter, débattre et échanger. Nous trouvons aussi sur internet les sites des labels qui publient des informations sur les CD à venir, diffusent des vidéos de promotions des groupes sur des sites comme youtube ou dailymotion, mais aussi les sites des groupes qui annonce leurs tournées à venir, des sites où sont diffusé des albums en streaming ainsi que une communication de masse sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter sur des événements à venir.
De plus, il existe de nombreuses webradio qui diffusent du metal, dont Radio Metal qui diffuse en continu de la musique, en génétal des groupes connu.
Internet apparaît donc comme un vecteur d’informations et de diffusions important, et indispensable pour les fans de metal.
Tiré de notre questionnaire aux fans de metal, 98 % d'entre eux utilisent internet tous les jours ou presque, ceci peut être nuancé par rapport à la méthode de diffusion du questionnaire, essentiellement sur internet et les réseaux sociaux.
En plus d’être aussi une des sources du cortège de représentations sociales qui suivent le metal avec bien entendu la télévision,la radio, et la presse généraliste.
Le rap et les médias étaient, au tout début dissociés, mais par l’évolution de la société et de son économie, le rap est devenu quelque peu dépendant de ces moyens de communication.
Pour promouvoir la sortie d’un album, ou des dates de concerts, si l’artiste veut être performant et réaliser un maximum de profit, il doit alors se faire de la publicité. N’importe quel artiste de n’importe quel style musical y est contraint. Sa publicité peut être réalisé via différents moyens, et les choix sont multiples, chacun présentant avantages et contraintes.
En premier il y a les affiches dans la rue, sur des panneaux publicitaires, dans le métro et d’autres endroits publics. Cette publicité ne sert pas a viser une certaine catégorie de personne ni a cibler les fans car dans la rue il y a une grande diversité d’individus. Et tous ne sont peut-être pas amateur de cet artiste ou de ce style de musique tout court. Cependant cela peut permettre au rappeur ou a l’artiste de se faire de nouveaux fans, de permettre aux gens de faire connaître sa musique et son univers et donc d'acquérir de nouveaux partisans.
Affiche annonçant une mixtape (une compilation) de morceaux rap, nommé Street Skillz, étant le label du rappeur Soprano, 2010.
La télévision elle aussi peut permettre la promotion d’un album ou la mise en valeur d’un artiste. Une émission de télé présentant un rappeur est un rendez-vous pour le fan ou pour un quelconque amateur de rap, car il allumera sa télé a ce moment là pour voir cet artiste, ce moyen est déjà plus ciblé que l’affichage dans la rue. Cependant il reste assez général car une personne peut très bien allumer son téléviseur sans vouloir spécialement assister a ce genre d'émission.
La radio est un très bon moyen de communication et qui a une importante portée car écouter la radio est gratuit et par conséquent beaucoup de gens l’écoutent. La radio est un peu plus spécialisée que la télé car les stations ont chacune deux ou trois spécialités, deux ou trois genres musicaux. Le rap pourrait passer sur Ado.fm, qui diffuse du hip-hop et du R’n’B généralement ou sur Skyrock qui diffuse quant a elle du rap et du R’n’B. Ces deux stations ont des émissions libres le soir, ce qui permet a des nouveaux artistes de tester leur talents, ou à des artistes déjà connus du grand public de les confirmer. Quand un rappeur sort un nouveau projet il est présenté sur une station sur laquelle l’artiste est le plus présent. Ce moyen de promotion et d’autant plus ciblé que l’auditeur va écouter une station car il aime les styles de musique qui y sont diffusés. Et cela peut permettre a un amateur de rap de découvrir d’autres rappeurs. Une membre de notre groupe, par exemple, a découvert un groupe de rap par ce moyen alors qu’elle en écoutait peu, et ça lui a permis de découvrir vraiment cette musique.
Logo de la radio Skyrock, disponible en ondes FM, en continu, partout en France.
Il peut y avoir des journaux spécialisés dans la musique et dans le rap. Et ce moyen est basé sur la fidélité du fan car l’individu doit acheter le magazine
Cependant le rap est un style de musique qui a connu et qui connaît encore une mauvaise presse. Notamment avec la disparition des revues spécialisée tel que R.E.R, Rap Mag, Gasface ou Groove. Bien que celles ci ont disparues, "Rap R&B" existent encore. ce magazine traite des actualités musicales de rap mais pas seulement, il contient des interviews, des clips, des freestyles… Donc le rap a perdu certains moyens pour diffuser sa musique, ses talents, et donc pour faire son éloge et sa promotion.
Couverture de Rap Mag, N°69, de Janvier 2011, La Fouine, un rappeur Français.
Couverture de Groove Magazine, N°118, Janvier 2008, avec plusieurs rappeurs.
Couverture de Rap R&B, de Novembre Décembre 2011, N°151, avec Seefyu en couverture.
Il y a aussi les réseaux sociaux qui sont quant a eux les plus ciblés et les plus spécialisés. Une page YouTube ou une page Facebook est propre à l’artiste et ne représente généralement que l’artiste et son travail. Pour recevoir les informations le concernant il faut y être abonné et donc déjà connaître le rappeur et être amateur de sa musique.
Et aujourd’hui les artistes de la nouvelle génération sont heurtés par les difficultés pour avoir une exposition médiatique. Contrairement aux anciens rappeurs et pionniers de ce style tels que NTM ou IAM, les artistes ne sont pas forcément soutenus par les médias de masse tels que la radio, la télévision ou bien la presse généraliste.
Par exemple a la radio le rap français n’est pas mis en valeur contrairement au rap américain: Nrj diffuse Jay-Z ou Kanye West mais refuse de passer du rap français.
Le rap et ses producteurs ont été et sont toujours critiqués et blâmés par certains médias, et ils sont en opposition dans leurs idées. Certains rappeurs ayant une conscience politique se doivent de dénoncer les mensonges divulgués par les moyens de communication, par conséquent ils ne sont pas toujours en très bon thermes. Toujours dans le morceau de Gaël Faye, il dit
“Quand les médias nous mentent les MC’s font les récits
Chaque block, chaque quartier, chaque secteur possède ses rappeurs
Le système est un arbre et le rap est sécateur”
Extrait de Fils du Hip Hop, de Gaël Faye, 2013.
Le rap doit donc révéler la “vérité” faussée par les médias.